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Jean-François Assy est passé à la maison pour parler de la chanson française. On s’est beaucoup amusés, Jean-François s’est bien lâché, voici la transcription de cet entretien :
Olivier Juprelle : en Belgique nous avons des musiciens exceptionnels et aujourd’hui j’ai le plaisir de recevoir celui que tout le milieu de la chanson française s’arrache : Jean-François Assy
Jean-François Assy : Salut !
Olivier Juprelle : alors Jean-François, tu as joué
avec des pointures, notamment Alain Bashung, Christophe,
Daniel Darc, Hubert Félix Thiéfaine, William Sheller, c’est pas mal quand même !
Est-ce que tu as un rituel avant de monter sur scène?
Jean-François Assy : il fut un temps où je buvais une bière
Olivier Juprelle : cocaïne pas cocaïne pas cocaïne? Jean-François Assy : sûrement pas!
Olivier Juprelle : Dilemme de vie, tu préfères
aller à un entretien d’embauche sapé comme Stromae ou aller à un
concert de m pokora le soir de ton anniversaire? Jean-François Assy : l’entretien d’embauché!
Olivier Juprelle : Trois choses mieux qu’une chanson de Suarez?
Jean-François Assy : Deux chansons de Suarez! Mieux qu’une chanson?
Olivier Juprelle : Une migraine ophtalmique! Une diarrhée ! Une famine
dans toute l’europe centrale! Barbara demande : « dis quand reviendras-tu? »
Ensemble : t’es pas là, mais t’es où?
Olivier Juprelle : ton meilleur ami t’annonce soudainement qu’il est fan de téléphone? Jean-François Assy: mais j’ai pas de meilleur ami moi de toute façon et puis en plus s’il est fan de téléphone c’est plus mon meilleur ami, d’abord ! Olivier Juprelle : Jeff est-ce que tu sais que c’est ton frère qui m’a plâtre? Oui il m’a
dit! C’était tellement serré que ça m’a fait super mal pendant la nuit…
Jean-François Assy : Je lui dirai !
Olivier Juprelle : Julien demande qu’est ce qui t’a le plus surpris dans ta
collaboration avec le grand monsieur Bashung?
Jean-François Assy : ben c’était que lui voulait être surpr
Olivier Juprelle : Stéphane demande à quand une collaboration avec jean-jacques debout? Quel artiste écoute tu en ce moment?
Jean-François Assy : Koen Renders et son projet s’appelle
Spencer The Rover
Olivier Juprelle : Charlotte demande : « la traduction Facebook de ton nom de
famille te dérange-t-il?
Jean-François Assy : Crasseux! Crasseux… Olivier Juprelle : moi j’ai une dernière question pour toi Jeff ; que penses-tu de la place de la chanson française dans les médias aujourd’hui?
Jean-François Assy : Je trouve que malgré leur quota où ils imposent de mettre du français
dans les radios ce sont les radios publiques ou autre je trouve que ça tourne quand même toujours autour de dix artistes max il ya tellement d’autres
choses qui sont des choses bien dans tous les coins…
Olivier Juprelle : merci d’avoir regardé cette vidéo, merci à Jeff d’avoir répondu à mon invitation, si vous avez aimé mais lâchez moi un bon gros pouce bleu, pensez aussi à vous abonner pour d’autres vidéos sur le thème de la chanson française et puis vous pouvez télécharger aussi mon guide mieux comprendre la musique qu’on écoute pour enfin faire la différence entre Stromae et Jacques Brel merci en tout cas et à bientôt au
Ciao !
Après notre article sur les 10 artistes à suivre en 2017 il me semblait cohérent de proposer une sélection totalement subjective des nouveautés en chanson française qui arrivent en 2018 et qui nous excitent :
Dominique A :
Explorant de nouveaux horizons à chaque album, il revient cette année avec deux sorties distinctes, le premier avant le printemps, appelé Toute Latitude, en formule groupe, et plus tard dans l’année un autre, cette fois en solo : La Fragilité. À ces couleurs diverses correspondront une tournée qui permettra nous l’imaginons de revisiter le catalogue passé. Première date belge à l’AB le 13 avril.
2. Barbara Carlotti :
Autre sortie vers le printemps, Magnétique… financé en ligne, la collecte réussie aura facilité l’enregistrement, le mixage, la réalisation de visuels. Après quelques collaborations avec d’autres artistes, et quelques incursions à la présentation d’émissions radio, cela faisait un moment que nous attendions de nouvelles compositions. Pour attiser la curiosité quelques extraits étaient dévoilés en cours de création…
3. Clara Luciani :
Remarquée avec son premier EP Monstre d’Amour et ses participations à La Femme et Nouvelle Vague, elle a récemment ouvert pour des concerts de Benjamin Biolay ou Bernard Lavilliers. Son album confirmera les promesses faites l’été dernier par exemple au Brussels Summer Festival. Un visage et un nom que nous reverrons.
4. Feu! Chatterton :
Faire sensation avec un premier album porte les attentions sur le second, sera-t-il à la hauteur, sera-t-il d’une autre teneur, d’une densité littéraire similaire? Après avoir composé et joué deux morceaux sur le dernier album de Lavilliers et exploré de nouveaux lieux lors d’une longue tournée, bientôt des réponses sur l’album et les concerts qui suivront, notamment un passage aux Nuits du Botanique le 29 avril.
5. Karin Clercq :
Elle n’était pas vraiment partie, après avoir multiplié les rencontres et les invités sur les morceaux à venir, nous la retrouverons cette année avec une nouvelle équipe, des nouveaux challenges, un nouvel album La Boîte de Pandore… annoncé pour septembre suite à un crowdfunding également.
Que penses-tu de notre liste? As-tu des suggestions de nouveautés en chanson française à partager? Dis-nous tout ça dans les commentaires !
Cet article a été écrit par Vincent Vanhoutte. Passionné par la musique il est également auteur, comédien occasionel et ex-dessinateur. Il filme pas mal de concerts et les diffuse sur son compte YouTube https://www.youtube.com/v7nce
Second volet de mon entretien avec Claude Lemesle, grand monsieur de la chanson française ayant écrit plus de 3000 textes de chansons, qui m’explique ici la genèse de l’écriture du tube de Joe Dassin : « L’été indien ».
Le premier volet, super intéressant, dans lequel il explique « comment écrire une chanson » est disponible ici.
Le premier chapitre de son livre « L’art d’écrire une chanson » est d’ailleurs intitulé « Aux couleurs de l’été indien… ». Il y raconte sous forme de petites leçons les étapes clés de l’écriture de ce slow de l’été 1975 ! Et c’est croustillant parce qu’on se rend compte que « la chanson est une drôle d’alchimie [et] que l’harmonie entre les mots, la musique et l’interprétation, en apparence très simple, est le fruit d’un travail important ». Un bouquin qui m’a complètement renversé et que chaque auteur devrait avoir.
Claude Lemesle a également accepté que je l’accompagne à la guitare sur La demoiselle de déshonneur (à voir en vidéo ici). Comme j’ai trouvé l’entretien très riche, j’en ai fait faire la transcription et j’ai décidé de la publier ici.
Voici donc la transcription texte (littérale) de l’interview :
Olivier JUPRELLE : Comment démarrez-vous l’écriture de l’été indien? Claude LEMESLE : L’été indien c’est une écriture à quatre mains. Olivier JUPRELLE : Oui avec Pierre Delanoë. Claude LEMESLE : Oui avec Pierre Delanoë. Olivier JUPRELLE : Vous expliquez qu’au départ il y a une musique de Toto Cutugno et une volonté de faire un parlé-chanté dans les couplets et un chant dans le refrain. Claude LEMESLE : Le parlé chanté était déja dans la version anglaise (à écouter ici). C’était un noir américain qui disait au fond “Qu’est-ce que je fiche en Amérique? Je ferais mieux de retourner en Afrique ou j’ai mes racines.” Ça s’appelait « Africa ». On voyait mal Joe (Dassin) dire : “Je suis un noir américain et je devrais retourner en Afrique”. Il n’aurait pas été crédible tout de même. En écoutant bien cette musique, j’ai vu qu’on pouvait exploiter ce côté parlé-chanté en donnant aux couplets un caractère un petit peu nostalgique de souvenirs et puis au refrain un caractère plus positif plus optimiste ; deux amoureux qui se promettent des choses. Olivier JUPRELLE : Donc l’avenir dans le refrain et le flashback nostalgique dans les couplets. Claude LEMESLE : Oui, sauf que le refrain c’est un flashback aussi ; c’est ce qu’ils se disaient il y a un an. Et donc, à partir de là, Pierre travaille sur le couplet et moi je lui apporte un certain nombres de contrepoints, de petites choses et puis c’est lui qui met les deux mots “été indien” dans ce couplet sans penser à quelque objectif commercial quelconque. C’est venu comme ça naturellement sous sa plume. Il était allé aux États-Unis l’année précédente et il faisait très beau en octobre. Le chauffeur de taxi lui avait dit : “Monsieur, c’est normal, c’est l’été indien”. Ça lui est venu comme ça.
Moi je lui ai dit: “Attends Pierre, on ne peut pas se permettre de laisser ça seulement dans le couplet. Il faut en faire le pivot de notre refrain”. Donc, c’est moi qui ait demandé à Pierre de terminer le refrain par les mots “été indien”. En gros, les couplets sont de lui à part certaines phrases qui sont de moi comme : « il y a un an, un siècle, une éternité » Olivier JUPRELLE : Que vous inversez dans le deuxième couplet!
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Claude LEMESLE : « Là-bas on l’appelle l’été indien mais c’était tout simplement le nôtre » c’est de moi. Des petites choses comme ça. Le refrain est pratiquement de moi. Olivier JUPRELLE : Vous expliquez que ce refrain vient très vite. Vous l’écrivez assez rapidement finalement? Claude LEMESLE : Pratiquement, c’est venu tout seul sans vraiment réfléchir. Comme quoi il y a des musiques qui appellent des mots, ça c’est clair. Olivier JUPRELLE : Une dernière chose que je veux vous dire par rapport à l’été indien c’est justement Pierre Delanoë qui écrit à un moment : “Avec ta robe, tu ressemblais à une aquarelle de Marie-Laurencin. Et je me souviens très bien ce que je t’ai dit ce matin-là ». Vous expliquez que Pierre Delanoë ne sait absolument pas ce qu’il va dire mais il se provoque et il s’oblige à trouver la suite. Ça c’est une technique dont vous parlez dans « L’art d’écrire une chanson ». C’est une manière d’amorcer la pompe. Claude LEMESLE : C’est pas au sujet de cette chanson là. Olivier JUPRELLE : C’est vrai?
CL : C’est au sujet de “Une belle histoire” ou effectivement il est dans un bureau d’Europe 1 avec Michel Fugain avec cette musique et il commence “C’est un beau roman, c’est une bonne histoire, c’est une romance d’aujourd’hui” et alors il sait toujours pas ce qu’il va raconter mais au moins, il a commencé. Donc, il n’a plus l’angoisse de la page blanche. Olivier JUPRELLE : Pour terminer l’anecdote, vous rentrez à Paris dans les bureaux du directeur artistique. Joe Dassin adhère complètement à votre proposition de texte mais le directeur artistique a deux remarques a vous faire. Claude LEMESLE : C’est pas un bureau, c’est chez Joe. On est Feugerolles chez Joe, on apporte le texte, Joe adhere tout de suite. Jacques Plait n’est pas encore là, quand il arrive Joe me dit vas-y chante ce que vous avez trouvé et il me dit : “C’est formidable, très joli, il y a deux choses qu’il faut changer : L’été indien parce que personne ne sait ce que c’est et Marie-Laurencin parce que personne sait qui c’est”. C’est un très très très bon directeur artistique ; c’est la seule fois ou je l’ai vu se tromper. Enfin, non, je l’ai vu se tromper une autre fois mais deux fois en 15 ans c’est peu. Après il le contestait, comme quoi on a la mémoire sélective. Il était un peu vexé par ça forcément mais bon il trouvait que c’était pas tellement juste de raconter ça, ce qui est vrai si on considère l’ampleur, l’intérêt et la force de sa carrière mais n’empêche qu’il l’a dit, vraiment. Comme quoi tout le monde peut se tromper!
Aujourd’hui c’est la fête d’halloween, l’occasion de prendre mon bâton de pèlerin et de partager avec toi 5 raisons d’arrêter avec ce carnaval macabre.
1. C’est une fête complètement américaine
Tu vas me dire qu’il s’agit à l’origine d’une fête celtique importée aux états-unis par des immigrants européens au XVIIème siècle. Et qu’il s’agit donc d’un retour à ses origines. Sauf que cette fête s’est d’abord développée aux états-unis jusqu’à intégrer leur calendrier des fêtes nationales. C’est seulement après que les américains l’ont exportée chez nous. Si, c’est vrai !
2. Notre version d’halloween est dénaturée
L’idée à la base elle est chouette : les enfants vont frapper aux portes et les adultes partagent avec eux quelques bonbons. Ca crée du lien sur des notions de partage, c’est sympa! En Belgique, il y a quelques années on avait encore quelques gosses qui venaient frapper à nos portes. Mais aujourd’hui, qui envoie ses enfants déguisés en monstres le soir dans la rue demander des bonbons? Plus grand monde… Ou est donc passée la notion de partage et d’échange?
3. On nous fait croire qu’il s’agit d’une fête mais l’enjeu est avant tout économique
Ca ne t’a certainement pas échappé mais on nous bassine avec les fantômes et les citrouilles depuis des semaines avec une bonne grosse promo. Qui est derrière ça? C’est toi? C’est moi? Non hein, il faut les moyens pour ça ! Ce sont les grand groupes. Economiques et médiatiques. Ils peuvent décliner leurs produits sur une thématique. Ça tombe à pic entre l’été et les fêtes de fin d’année. Ça leur donne de l’inspiration pour décorer les vitrines du mois d’octobre.
4. Nous perdons notre identité culturelle
C’est quoi la fête des morts chez nous? Tu te souviens plus hein 🙂 C’est la Toussaint ! Enfin, le lendemain de la Toussaint, le 2 novembre. Véritable fête chrétienne, qui célèbre la mort avec les chrysanthèmes et les bougies allumées sur les tombes et dont le message est porteur : ça symbolise la vie heureuse après la mort, là où avec Halloween on est plutôt dans la fatalité de la mort qui vient frapper à la porte. Mais bon, je digresse. On a pas besoin d’Halloween. On a déjà une fête pour ça et le problème c’est qu’Halloween commence tout doucement à remplacer La Toussaint. Nous perdons donc notre identité culturelle au profit d’une nouvelle culture : on appelle ça la déculturation !
Numéro 5. C’est moche
Oui c’est hyper subjectif. Après c’est l’idée de cette vidéo aussi. Il y en a plein qui ne seront pas d’accord avec moi mais je trouve ça laid. Les masques sont horribles, c’est effrayant, c’est macabre : le sang, les yeux globuleux et les plaies ouvertes.
Je t’invite à ne pas tomber dans le piège et à donner à tes enfants le goût du beau et de la vie !
Klô Pelgag, une apparence excentrique opposée à une totale maîtrise de son jeu
Un parcours choisi, à travers plusieurs dates lors du Festival Francofaune, dans beaucoup d’endroits de Bruxelles. Une promotion de la diversité des artistes issus de la francophonie, des découvertes et des confirmations. Voici notre liste totalement subjective des 5 concerts qui nous ont marqués !
Dick Annegarn
Une des premières soirées, en présence du grand Dick Annegarn, troubadour jongleur de mots et habile conteur. Il nous offre une sorte de conférence/exposé sur l’origine de ses inspirations. Qu’il s’agisse du folk américain, des work-songs à travers le monde, il illustre son propos par des vidéos projetées en fond de scène, tirées de sources YouTube, parfois de sa propre chaîne, bien nommée «La chaîne du verbe».
Le principe de cette récolte qu’il propose dans des playlists : il parcourt des villes en francophonie, et propose d’enregistrer dans un studio mobile (en caravane) des chansons de traditions anciennes, de l’enfance, parfois dans des patois et dialectes qui ne disparaîtront pas…
Lors du concert, le public est très participatif reprenant les refrains des chansons de cet amoureux des langues! Un échange plein d’esprit et d’humour.
2. Simon Daniel
Une belle part est accordée à quelques artistes canadiens, pas que québécois, il y a tant à puiser et ravir parmi nos cousins d’Outre-Atlantique. Notre proximité langagière et ce goût commun, sans doute, pour une certaine intensité, le propos décalé.
Des talents attachants, le rapport intime propre aux lieux plus petits est propice à une écoute et une immersion dans des univers accueillants, je prends pour exemple Simon Daniel, découvert il y a quelques mois en ouverture de Sacha Toorop… Il est du Nouveau-Brunswick, région bilingue. Ce n’est peut-être pas la raison pour laquelle on y retrouve un blues mélancolique, un compromis entre chaleur et fraîcheur, une sensibilité qui est d’une grande force… Cette intensité, je me répète, a ce quelque chose de familier, comme dans un abri réconfortant.
3. Albin de la Simone
Dans ce lieu où résonnent encore les noms de Barbara, Gainsbourg, mais également Pink Floyd ou Queen, le Théâtre 140 propose une élégante soirée. Avec Clare Louise et Albin de la Simone. Si la première est récemment arrivée dans un répertoire en français, instaurant un climat complice et doux, elle n’aura pas manqué d’enchanter le public venu nombreux se réjouir de la compagnie du second.
Le principe du tour de chant d’Albin & co est simple ; peu ou pas d’amplification, pas d’exubérance de lumières, une mise en scène sobre et efficace. Des petites histoires douces-amères, des équilibres entre gravité et légèreté, des parcours nostalgiques de sentiments d’abandon et de réjouissances posant des sourires aux auditeurs détendus. Il y a cette immanquable classe, la lueur perçant un ciel plus tout à fait gris.
Autre lieu, autre ambiance, à l’étage du ViaVia. Après le touche-à-tout fantasque Manu Louis et les post-metal-ados canadiens VioleTT Pi, nous retrouvons Daniel Hélin, ici dans une formule avec les Binamés (de René et Les Binamés, les Slugs…), un angle de vue plus punk et âpre. Le poète engagé, avec son débit rapide et sa bonhommie joyeuse, nous livre des brûlots comme autant de pavés dans la marre, une sorte de constat sur des situations belges qui coincent aux entournures, mais pas que…
Parfois des plaies sur lesquelles on appuie, ou ce fameux clou frappé encore et encore, par coups de riffs et d’impulsions électriques. Après une période d’absence, Daniel Hélin revient avec force et vigueur, n’ayant rien perdu de sa verve fleurie, qui est tout sauf naïve et désinvolte. On peut l’avouer sans peine, il porte une parole nécessaire et facétieuse (ce qui n’est pas incompatible)
5. Safia Nolin, Cloé du Trèfle et Klô Pelgag
Une dernière soirée, pour clôturer en féminité, des univers personnels, à travers Safia Nolin, Cloé du Trèfle et Klô Pelgag. Toutes trois dans un rapport que seule la Rotonde du Botanique permet. Safia Nolin, première Québécoise de la soirée, seule à la guitare, assez désarmante et au bord du fil fragile, qu’elle tend vers nous, en retenue et discrétion, beaucoup de coeur et de naturel.
Cloé du Trèfle, régionale de l’étape que nous connaissons bien, vient présenter son dernier album en date, «Entre l’infime et l’infini», accompagné de deux violoncellistes elle passe de sa guitare à son clavier et autres machines. Nous la sentons plus à l’aise, plaisantant par moments, ou développant quelques aventures, avec des arrangements bien transposés pour cette formule trio.
Klô Pelgag, dernière de cette édition du festival et dernière native du Canada, nous emporte comme par enchantement dans sa fantaisie, dans son entièreté, quelle densité! Elle et son full-band ont une grande consistance et il y a toujours ces particularités, que nous pourrions leur envier, cette faculté à sortir du cadre, à briser les rythmes, à nous surprendre au tournant. Il y a le paradoxe d’une apparence excentrique opposée à une totale maîtrise de son jeu, car il y a du vrai divertissement au sens premier dans sa prestation espiègle…
Cet article invité a été écrit par Vincent Vanhoutte. Il est passionné par la musique mais il est également auteur, comédien occasionel et ex-dessinateur. Il a réalisé les vidéos de cet article et filme pas mal d’autres concerts qu’il diffuse sur son compte YouTube
Claude Lemesle m’explique les bases pour bien écrire une chanson. Photo : Sophie Vinclaire
J’ai eu la chance de rencontrer Claude Lemesle dans son appartement parisien. Il m’a expliqué beaucoup de choses très intéressantes sur comment écrire une chanson! Dans son livre « L’art d’écrire une chanson » il partage d’ailleurs toutes ses techniques pour mieux écrire. Un bouquin qui m’a complètement renversé. Claude Lemesle a également accepté que je l’accompagne à la guitare sur La demoiselle de déshonneur (à voir en vidéo ici). Comme j’ai trouvé l’entretien très riche, j’en ai fait faire la transcription et j’ai décidé de la publier ici.
Transcription texte (littérale) de l’interview :
CLAUDE LEMESLE : Moi la seule chose qui m’intéresse chez un jeune qui désire écrire … c’est la passion ! Parce que c’est très difficile – encore une fois – d’écrire, donc s’il a pas la passion, ça ne marchera pas. S’il a la passion ben il va avoir la curiosité, justement, d’aller chercher toutes les informations, de lire les choses qui peuvent l’aider, d’écouter beaucoup aussi ! Pour pouvoir être en capacité de donner aux autres, il faut prendre beaucoup, il faut se nourrir beaucoup…Il faut avoir une grande culture de la chanson ! Moi tous les grands auteurs de la chanson que je connais, ils connaissent énormément de chanson par cœur, énormément. Comme ça ils emmagasinent énormément d’informations ils sentent bien, comment ça fait quoi… C’est l’essentiel la passion.
Et puis bon, c’est un petit peu aussi comme en sport, moi je suis un passionné de sport et de foot en particulier, il y a des joueurs dont on dit « il a l’instinct du butteur », et c’est vrai ! Il y a des gens qui sont d’excellents joueurs mais qui marquent très peu de buts, ce n’est pas dans leurs qualités. Je crois qu’il y a un instinct de la chanson aussi, je crois que pour vraiment réussir dans le métier de l’écriture de chanson, il faut avoir cet instinct-là. Il y a des gens qui sentent bien la chanson, moi je les repère tout de suite dans un groupe, quand je fais des ateliers d’écriture.
OLIVIER JUPRELLE : Et vous les repérez à quoi alors ? Si vous pouviez mettre des mots dessus… ou alors non ? Vous le gardez pour vous ça peut-être ?
CLAUDE LEMESLE : Non ! Je ne le garde pas du tout pour moi. Ce livre est la preuve que je ne garde absolument rien pour moi.
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OLIVIER JUPRELLE : Alors comment vous sentez… celui qui a…
CLAUDE LEMESLE : … mais ce n’est pas définissable…
OLIVIER JUPRELLE : Non parce que là c’est vraiment de la technique mais peut-être que justement celui qui a l’instinct…
CLAUDE LEMESLE : Mais c’est la seule chose qui peut se transmettre la technique, comment voulez-vous transmettre autre chose ? L’inspiration ça ne se transmet pas !
OLIVIER JUPRELLE : Bien-sûr, mais le fait que vous arriviez à sentir celui, dans un groupe qui n’a pas encore nécessairement acquis toute la technique, toute la connaissance mais vous sentez que lui, il a ce quelque chose, « l’instinct du butteur » ?
CLAUDE LEMESLE : C’est l’habitude, je ne peux pas le définir… Mon flair s’est aiguisé au fur et à mesure des années, je ne peux pas définir comment ça se passe, je n’en sais rien, je n’en sais absolument rien ! Pourquoi je le sens chez certains… Il y a des filles ou des garçons qui arrivent dans le groupe, qui paraissent aux yeux et aux oreilles des anciens nullissimes… Nullissimes… Qu’aucun d’entre eux ne prendrait. Qu’aucun d’entre eux ne prendrait. Et moi je les prends parce que je sens qu’il y a quelque chose, mais vous dire pourquoi et comment ça se passe ? Je n’en sais absolument rien. Moi je me souviens avoir interrogé Jacques Canetti là-dessus, c’était le grand découvreur de talents des années 50 à Paris. Je lui avais dit « moi je connais les deux chansons que Jacques Brel vous avait envoyé, je les trouve très, très mauvaises… ». Moi qui suis un passionné de Jacques Brel mais c’était deux chansons à ses débuts, franchement celles-là elles n’étaient pas bonnes du tout. Et je lui dis :
« Comment vous avez fait, pour percevoir derrière ces deux chansons vraiment ratées, qu’il y avait un immense talent ? » Et il m’a répondu : « Pourquoi ? C’était évident. » Mais si je lui avais demandé d’expliquer pourquoi, il n’aurait pas pu, c’est évident c’est tout. Moi quand je vois ces talents-là, pour moi c’est évident, mais vous dire pour quelles raisons ? Je n’en sais absolument rien.
OLIVIER JUPRELLE : Ok, tout à fait, super.
CLAUDE LEMESLE : Au Canada un jour on était avec Mireille, parce que j’ai fait ce petit conservatoire de Mireille, et l’animateur de radio canadienne lui demande : « mais comment faites-vous pour repérer les talents des jeunes ? » Et la seule chose qu’elle a répondu, pour vous montrer que c’est indéfinissable : « Parce que je vois une petite lueur dans leurs yeux là. » Voilà! Mais ça, ça peut se voir chez les artistes mais chez les auteurs (rires) c’est devenu une petite lueur dans leur plume ? Leur stylo bille ? Non je n’en sais rien…
OLIVIER JUPRELLE : La passion c’est vraiment la base de tout quoi, sans passion c’est impossible et après la technique peut se développer mais il doit y avoir cette envie fulgurante…
CLAUDE LEMESLE : Ce n’est pas qu’elle peut se développer, elle doit ! Elle doit se développer. Oubliez pas ce que Brassens disait dans une de ses chansons « L’avait l’don, c’est vrai, j’en conviens, l’avait l’génie, mais sans technique, un don n’est rien qu’un’ sal’ manie. »
OLIVIER JUPRELLE : Vous en parlez aussi dans le livre ça !
CLAUDE LEMESLE : Les seules personnes que je ne prends pas à l’atelier mais c’est très rare, c’est les personnes qui me disent : « ah non, moi je n’écris que lorsque j’ai l’inspiration ». Alors je leur dis de suivre les ateliers de leur inspiration mais de ne pas venir chez moi…
OLIVIER JUPRELLE : Oui bien-sûr, parce qu’à partir du moment où il y a un atelier on est là pour justement développer une technique, une compétence et on n’attend pas que l’inspiration tombe du ciel.
CLAUDE LEMESLE : L’inspiration j’en parle dans mon livre, il y a un extrait, un très beau texte de Roger Caillois et c’est Jules Renard qui disait, « L’inspiration n’est sans doute que la joie d’écrire, elle ne la précède pas. ». Caillois dit très justement que c’est le poète qui crée l’inspiration, ce n’est pas l’inspiration qui crée le poète. C’est sûr et certain. Je cite une phrase assez marrante de Jean-Louis Murat…
OLIVIER JUPRELLE : Tout à fait, et je l’ai reprise d’ailleurs, je l’ai mise et attendez je vais la retrouver comme ça de mémoire, « L’inspiration c’est un truc inventé par les branleurs… », un truc comme ça ?
CLAUDE LEMESLE : « …par les branleurs sans talent. »
CLAUDE LEMESLE : Il faut qu’un auteur qui est devant sa feuille blanche se pénètre…de ce qu’il va devoir écrire !
OLIVIER JUPRELLE : Et vous parlez aussi de la routine, le fait d’écrire tous les jours, de vraiment enclencher la machine tous les jours…
CLAUDE LEMESLE : Ah il n’y a pas de routine ! Surtout pas !
OLIVIER JUPRELLE : Oui enfin je veux dire de trouver quand-même, d’être discipliné, tous les jours… C’est ça que j’entends par routine quoi… Mais en tout cas de tous les jours s’y mettre quoi. Voilà.
CLAUDE LEMESLE : Oui… Ben c’était Zola qui avait dans son bureau, je crois que c’était à Médan, dans sa maison de campagne. On peut toujours la voir d’ailleurs, une phrase latine : « Nulla dies sine linea »
(À l’unisson) : « Pas un jour sans une ligne. »
CLAUDE LEMESLE : (acquiescement) Eh oui. Vous savez c’est comme un chanteur qui va passer 3 ou 4 ans sans chanter. Après il va falloir qu’il retravaille drôlement sa voix pour que ça le fasse comme on dit aujourd’hui.
OLIVIER JUPRELLE : Oui tout à fait c’est comme le sport si on arrête il faut s’y remettre et c’est très dur le chant c’est la même chose c’est un muscle qu’il faut continuer à entraîner et donc l’écriture c’est la même chose c’est aussi un muscle en fait.
CLAUDE LEMESLE : Ben je dis toujours que l’écriture, c’est comme l’amour, plus on le fait plus on a envie de le faire. Voilà.
Du 11 au 22 septembre je vous donne rendez-vous à midi pile sur ma page Facebook pour une reprise guitare/voix d’un classique de la chanson française.
C’est vous qui choisirez le titre!
Chaque matin à 9h je ferai un tirage au sort dans vos propositions de reprises (recueillies sur mes réseaux sociaux). Le Facebook Live démarrera à midi pile. Ça me laissera très peu de temps pour concocter un arrangement guitare intéressant.
Ici ce sera en direct, un nouveau cap, plus complexe car on ne pourra pas recommencer! L’artiste viendra chez moi un peu avant que ça démarre pour répéter une fois ou deux le morceau avant de lancer le direct.
Il y aura des places de concert et des disques de l’artiste invité à gagner à chaque fois. Vous pourrez également poser toutes vos questions à l’artiste à la fin du direct.
Notre incroyable interprétation sans les mains de La Javanaise
Je partagerai avec vous mes réussites et mes échecs
Je ferai ça sur ce blog, en espérant tout de même arriver à mettre le défi en place, même s’il est ambitieux :
Techniquement : la mise en place d’un live musical avec un son de qualité n’est pas évidente. Il faudra aussi que je propose un éclairage correct.
Guitaristiquement j’aurai très peu de temps pour créer un arrangement intéressant. Les répétitions avec l’artiste invité seront courtes avant de lancer le live.
Ce sera ma première expérience Facebook Live. Plus compliqué car une fois la chanson lançée en direct, on devra aller jusqu’au bout, sans se tromper!
Je devrai accueillir l’artiste invité comme il faut, répondre aux questions des internautes, encourager à interagir. Tout ça en restant fluide! Et peut-être qu’il n’y aura pas grand monde pour regarder au début…
Je dois trouver 10 artistes qui accepteront de jouer le jeu. Il devront être disponibles pour venir jusque chez moi et apprendre à chanter une reprise en très peu de temps.
Du lundi au vendredi à midi pétante!
Comme j’ai deux jeunes garçons à la maison ce sera impossible à mettre en place le weekend. Les diffusions en direct se feront donc du lundi au vendredi. Il sera possible de revoir les directs en reprise sur ma page Facebook. Je publierai également les chansons (pas le reste du direct) sur mon compte YouTube.
Si on a le temps j’essaierai pendant le live de reprendre également un titre du répertoire de l’artiste invité. Ce serait marrant qu’il le diffuse ensuite sur son propre compte YouTube. A voir si ça le branche! Ce serait un bel échange de procédé, une sorte de promotion croisée.
Les tutos guitare disponibles
Pour ceux qui aimeraient apprendre à jouer ces reprises à la guitare, et pour compléter ce défi déjà ambitieux, je diffuserai le tutoriel correspondant chaque jour sur mon nouveau blog (en construction) Brasero Guitare
Voilà, voilà, je pense avoir tout dit. Que penses-tu de mon défi? As-tu des suggestions d’artistes que je pourrais inviter? Dis-moi ça dans les commentaires
A bientôt!
Olivier Juprelle, auteur/compositeur/interprète en chanson française et guitariste avant toute chose
De retour au Chênée Palace Studio dans lequel ils avaient enregistrés leur second album « The Last Soap Bubble Crash », Dario Mars And The Guillotines m’ont demandé de passer filmer quelques images (oui, je fais ça aussi de temps à autre, à force d’arrondir les angles et d’amortir les coups sur d’autres tournages, j’ai appris sur le tas. J’ai réalisé mes propres clips, ça a fait du buzz dans la cage d’escalier de mon immeuble et certains artistes m’ont fait confiance comme ici Talisco).
J’avais déjà eu l’occasion de les filmer à l’Atelier 210 et je dois bien avouer que la puissance des guitares de Renaud Mayeur et la voix soul de Bineta Saware m’ont tapés dans l’oeil ! Je n’ose pas imaginer s’ils chantaient en français! Ce serait encore mieux. On peut toujours rêver 🙂
Une performance enflammée, presque apocalyptique, qui risque de vous brûler les yeux :
J’en ai profité pour filmer quelques images des coulisses et réaliser un petit vlog. C’est l’occasion de montrer que tout cela ne se fait pas tout seul et que j’ai pu compter sur un sérieux coup de pouce :
Quelques très belles photos de cette journée rock’n’roll ont été prises par Jérôme Derenne
Olivier Juprelle, guitariste, auteur/compositeur/interprète en chanson française. Je réalise de temps à autre des vidéos pour les artistes qui me tapent dans l’oeil !
Premier titre enregistré à Londres par Serge Gainsbourg, « La Javanaise » est, l’air de rien, une chanson plutôt sophistiquée.
Au niveau du texte avec des vers très brefs, un effet miroir infini (qui consiste à écouter une chanson que les amoureux écoutaient jadis et qui raconte comment ils s’aimaient avant quand ils écoutaient cette chanson), et un vouvoiement de sa partenaire.
Musicalement, avec un rythme de java en 3/4 (j’ai eu du mal à le jouer, tu peux le voir sur la vidéo trop marrante de nos plus beaux ratés avec Olybird), une mélodie valorisant les intervalles de secondes (mineures et majeures) et une grille d’accords riches (7ème, 9ème, sus4, dim) pour un rendu très élégant.
Celui qui connaissait et appréciait l’Ecole de Saint Germain des Prés a réussi un véritable chef d’oeuvre malgré un son original très anglais.
Olivier Juprelle, guitariste, auteur/compositeur/interprète en chanson française
Les anglos saxons se moquent souvent de l’accent à couper au couteau de nos artistes francophones qui chantent en anglais. Qu’en est-il des anglophones qui tentent de chanter en français ? S’il existe des exceptions pour lesquelles l’accent prononcé apporte un certain charme aux chansons (« Je ne veux pas travailler » de Pink Martini), il faut bien reconnaître que la langue de Molière n’est pas nécessairement facile à chanter et l’exercice s’avère souvent casse-gueule.
Wyclef Jean fait des fredaines
Ne me quitte pas n’est pas le titre le plus réussi de Brel. Et pourtant Dieu sait si j’adore Brel. Ecrite en 1959 (en pentasyllabes !) après sa séparation avec une maîtresse dont il était amoureux depuis des années, le grand Jacques « nous embarque avec lui dans la vérité tangible d’un moment de sa vie »*. Mais on ne pleurniche pas après une nana pour tenter de la récupérer! Quand c’est fini, c’est fini. Édith Piaf disait d’ailleurs de cette chanson : « Un homme ne devrait pas chanter des trucs comme ça». Et Léo Ferré de surenchérir : « des perles de pluies venant d’un pays où il ne pleut pas, ça ne veut rien dire! ».
La version de Wyclef Jean, au parcours jusqu’ici irréprochable, ne convainc pas. D’abord par la production numérique et lisse, sans dynamique, aux antipodes de la version organique originale ; la boucle batterie funk parfaite et sans variation (même pas une cymbale, un contretemps ici ou là), l’horrible guitare (MIDI?), les « feel me, ahaha, listen to my guitar », le rap intenable en anglais à la fin.
Les passages vocaux à l’octave approximatifs, l’interprétation encore plus surjouée que celle de Brel et l’accent français du chanteur rendent le tout peu compréhensible.
Même pas envisageable pour accompagner le dîner.
Michael Jackson fait un bide
Mickael Jackson, la dernière véritable star planétaire, chanteur et danseur incroyable dont le répertoire ne vieillit peut-être pas aussi bien que d’autres de la même époque, nous fait l’honneur de chanter en français mais on ne comprend pas grand-chose en dehors des refrains. Dommage.
David Bowie vire sa cuti
L’homme qui a chanté Amsterdam (dans une version traduite en anglais) a tous les droits. Père de famille accompli dans la seconde partie de sa vie revendiquant l’improductivité de l’usage de stupéfiant dans le processus de création, David Bowie nous propose une version en français de son tube Heroes. Au-delà de l’incompréhensibilité générale du titre on se rend compte à quel point le français et l’anglais ne « swinguent » pas de manière identique, une question d’accent tonique.
Chris Cornell tombe dans le 36éme dessous
Je viens d’apprendre le décès inopiné du chanteur de Soundgarden (ça fait un choc, j’avais échangé quelques mots avec lui en 2007 dans les loges du Pukkelpop). Au-delà d’une carrière hallucinante et pour se détendre un peu voici une version en français de son titre « Can’t change me ». Chanter en français ne fut pas sa meilleure idée. Peu importe, le reste de sa discographie est plus pertinent! On pense à lui.
Robbie Williams fait long feu
Il sait que ses derniers albums ne sont pas bons. Celui qui comprend les paroles des couplets peut m’envoyer un mail ! Pour rire au coin du feu.
Es-tu d’accord avec cette liste? Existe-t-il d’autres exemples de chanteurs qui auraient mieux fait de ne pas chanter en français? Dis-moi ce que tu en penses dans les commentaires!
Olivier Juprelle
* Claude Lemesle – « L’art d’écrire une chanson » – p. 143
Comment écrire une chanson? Le secret pour réussir est évident !
Claude Lemesle m’explique les bases pour bien écrire une chanson. Photo : Sophie Vinclaire
J’ai eu la chance de rencontrer Claude Lemesle dans son appartement parisien. Il m’a expliqué beaucoup de choses très intéressantes sur comment écrire une chanson! Dans son livre « L’art d’écrire une chanson » il partage d’ailleurs toutes ses techniques pour mieux écrire. Un bouquin qui m’a complètement renversé. Claude Lemesle a également accepté que je l’accompagne à la guitare sur La demoiselle de déshonneur (à voir en vidéo ici). Comme j’ai trouvé l’entretien très riche, j’en ai fait faire la transcription et j’ai décidé de la publier ici.
Transcription texte (littérale) de l’interview :
CLAUDE LEMESLE : Moi la seule chose qui m’intéresse chez un jeune qui désire écrire … c’est la passion ! Parce que c’est très difficile – encore une fois – d’écrire, donc s’il a pas la passion, ça ne marchera pas. S’il a la passion ben il va avoir la curiosité, justement, d’aller chercher toutes les informations, de lire les choses qui peuvent l’aider, d’écouter beaucoup aussi ! Pour pouvoir être en capacité de donner aux autres, il faut prendre beaucoup, il faut se nourrir beaucoup…Il faut avoir une grande culture de la chanson ! Moi tous les grands auteurs de la chanson que je connais, ils connaissent énormément de chanson par cœur, énormément. Comme ça ils emmagasinent énormément d’informations ils sentent bien, comment ça fait quoi… C’est l’essentiel la passion.
Et puis bon, c’est un petit peu aussi comme en sport, moi je suis un passionné de sport et de foot en particulier, il y a des joueurs dont on dit « il a l’instinct du butteur », et c’est vrai ! Il y a des gens qui sont d’excellents joueurs mais qui marquent très peu de buts, ce n’est pas dans leurs qualités. Je crois qu’il y a un instinct de la chanson aussi, je crois que pour vraiment réussir dans le métier de l’écriture de chanson, il faut avoir cet instinct-là. Il y a des gens qui sentent bien la chanson, moi je les repère tout de suite dans un groupe, quand je fais des ateliers d’écriture.
OLIVIER JUPRELLE : Et vous les repérez à quoi alors ? Si vous pouviez mettre des mots dessus… ou alors non ? Vous le gardez pour vous ça peut-être ?
CLAUDE LEMESLE : Non ! Je ne le garde pas du tout pour moi. Ce livre est la preuve que je ne garde absolument rien pour moi.
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OLIVIER JUPRELLE : Alors comment vous sentez… celui qui a…
CLAUDE LEMESLE : … mais ce n’est pas définissable…
OLIVIER JUPRELLE : Non parce que là c’est vraiment de la technique mais peut-être que justement celui qui a l’instinct…
CLAUDE LEMESLE : Mais c’est la seule chose qui peut se transmettre la technique, comment voulez-vous transmettre autre chose ? L’inspiration ça ne se transmet pas !
OLIVIER JUPRELLE : Bien-sûr, mais le fait que vous arriviez à sentir celui, dans un groupe qui n’a pas encore nécessairement acquis toute la technique, toute la connaissance mais vous sentez que lui, il a ce quelque chose, « l’instinct du butteur » ?
CLAUDE LEMESLE : C’est l’habitude, je ne peux pas le définir… Mon flair s’est aiguisé au fur et à mesure des années, je ne peux pas définir comment ça se passe, je n’en sais rien, je n’en sais absolument rien ! Pourquoi je le sens chez certains… Il y a des filles ou des garçons qui arrivent dans le groupe, qui paraissent aux yeux et aux oreilles des anciens nullissimes… Nullissimes… Qu’aucun d’entre eux ne prendrait. Qu’aucun d’entre eux ne prendrait. Et moi je les prends parce que je sens qu’il y a quelque chose, mais vous dire pourquoi et comment ça se passe ? Je n’en sais absolument rien. Moi je me souviens avoir interrogé Jacques Canetti là-dessus, c’était le grand découvreur de talents des années 50 à Paris. Je lui avais dit « moi je connais les deux chansons que Jacques Brel vous avait envoyé, je les trouve très, très mauvaises… ». Moi qui suis un passionné de Jacques Brel mais c’était deux chansons à ses débuts, franchement celles-là elles n’étaient pas bonnes du tout. Et je lui dis :
« Comment vous avez fait, pour percevoir derrière ces deux chansons vraiment ratées, qu’il y avait un immense talent ? » Et il m’a répondu : « Pourquoi ? C’était évident. » Mais si je lui avais demandé d’expliquer pourquoi, il n’aurait pas pu, c’est évident c’est tout. Moi quand je vois ces talents-là, pour moi c’est évident, mais vous dire pour quelles raisons ? Je n’en sais absolument rien.
OLIVIER JUPRELLE : Ok, tout à fait, super.
CLAUDE LEMESLE : Au Canada un jour on était avec Mireille, parce que j’ai fait ce petit conservatoire de Mireille, et l’animateur de radio canadienne lui demande : « mais comment faites-vous pour repérer les talents des jeunes ? » Et la seule chose qu’elle a répondu, pour vous montrer que c’est indéfinissable : « Parce que je vois une petite lueur dans leurs yeux là. » Voilà! Mais ça, ça peut se voir chez les artistes mais chez les auteurs (rires) c’est devenu une petite lueur dans leur plume ? Leur stylo bille ? Non je n’en sais rien…
OLIVIER JUPRELLE : La passion c’est vraiment la base de tout quoi, sans passion c’est impossible et après la technique peut se développer mais il doit y avoir cette envie fulgurante…
CLAUDE LEMESLE : Ce n’est pas qu’elle peut se développer, elle doit ! Elle doit se développer. Oubliez pas ce que Brassens disait dans une de ses chansons « L’avait l’don, c’est vrai, j’en conviens, l’avait l’génie, mais sans technique, un don n’est rien qu’un’ sal’ manie. »
OLIVIER JUPRELLE : Vous en parlez aussi dans le livre ça !
CLAUDE LEMESLE : Les seules personnes que je ne prends pas à l’atelier mais c’est très rare, c’est les personnes qui me disent : « ah non, moi je n’écris que lorsque j’ai l’inspiration ». Alors je leur dis de suivre les ateliers de leur inspiration mais de ne pas venir chez moi…
OLIVIER JUPRELLE : Oui bien-sûr, parce qu’à partir du moment où il y a un atelier on est là pour justement développer une technique, une compétence et on n’attend pas que l’inspiration tombe du ciel.
CLAUDE LEMESLE : L’inspiration j’en parle dans mon livre, il y a un extrait, un très beau texte de Roger Caillois et c’est Jules Renard qui disait, « L’inspiration n’est sans doute que la joie d’écrire, elle ne la précède pas. ». Caillois dit très justement que c’est le poète qui crée l’inspiration, ce n’est pas l’inspiration qui crée le poète. C’est sûr et certain. Je cite une phrase assez marrante de Jean-Louis Murat…
OLIVIER JUPRELLE : Tout à fait, et je l’ai reprise d’ailleurs, je l’ai mise et attendez je vais la retrouver comme ça de mémoire, « L’inspiration c’est un truc inventé par les branleurs… », un truc comme ça ?
CLAUDE LEMESLE : « …par les branleurs sans talent. »
OLIVIER JUPRELLE : « …sans talent » voilà c’est ça !
CLAUDE LEMESLE : Il faut qu’un auteur qui est devant sa feuille blanche se pénètre…de ce qu’il va devoir écrire !
OLIVIER JUPRELLE : Et vous parlez aussi de la routine, le fait d’écrire tous les jours, de vraiment enclencher la machine tous les jours…
CLAUDE LEMESLE : Ah il n’y a pas de routine ! Surtout pas !
OLIVIER JUPRELLE : Oui enfin je veux dire de trouver quand-même, d’être discipliné, tous les jours… C’est ça que j’entends par routine quoi… Mais en tout cas de tous les jours s’y mettre quoi. Voilà.
CLAUDE LEMESLE : Oui… Ben c’était Zola qui avait dans son bureau, je crois que c’était à Médan, dans sa maison de campagne. On peut toujours la voir d’ailleurs, une phrase latine : « Nulla dies sine linea »
(À l’unisson) : « Pas un jour sans une ligne. »
CLAUDE LEMESLE : (acquiescement) Eh oui. Vous savez c’est comme un chanteur qui va passer 3 ou 4 ans sans chanter. Après il va falloir qu’il retravaille drôlement sa voix pour que ça le fasse comme on dit aujourd’hui.
OLIVIER JUPRELLE : Oui tout à fait c’est comme le sport si on arrête il faut s’y remettre et c’est très dur le chant c’est la même chose c’est un muscle qu’il faut continuer à entraîner et donc l’écriture c’est la même chose c’est aussi un muscle en fait.
CLAUDE LEMESLE : Ben je dis toujours que l’écriture, c’est comme l’amour, plus on le fait plus on a envie de le faire. Voilà.